IRON & WINE

Alors qu’il nous avait gratifiés du maxi Boy With A Coin en début d’année, Sam Bean aka Iron & Wine signe enfin son grand retour sur format long avec The Shepherd’s Dog. Bien que l’on attende ce moment depuis 2004, et l’excellent Our Endless Numbered Days, le folkeux à grande barbe n’a pas pour autant été absent du paysage musical en signant chaque année au moins un mini-album. Mais s’il fallait toutefois ne retenir qu’une seule œuvre publiée durant ce laps de temps, ce serait incontestablement le lumineux In The Reins partagé avec Calexico dont le point d’orgue fut une formidable tournée commune.

Avec ce nouvel opus, la carrière de Sam Bean semble avoir pris un nouveau virage qui aurait pu lui être inspiré par la formation de Joey Burns et de John Convertino. En effet, Iron & Wine délaisse l’approche minimaliste et lo-fi qui caractérisait ses productions antérieures afin de livrer une plaque aux arrangements riches et luxuriants. Dès lors, c’est toute l’instrumentation dans son ensemble qui se voit démultipliée (orgue, piano, saxophone, accordéon, sitar, guitare steel,…). Et dans un jeu de vases communicants, les ambiances s’en trouvent également changées ; à la mélancolie caractéristique des compositions de l’Américain s’ajoutent aujourd’hui des passages nettement plus colorés et lumineux. Au point que l’œuvre d’Iron & Wine est entrée dans une nouvelle dimension. D’ailleurs, on en arriverait presque à oublier les débuts du songwriter, qui nous faisaient penser à Nick Drake dans l’habillage guitare-voix, pour ce The Shepherd’s Dog, un disque à considérer comme le sommet discographique de notre homme. Qui plus est, ce dernier opus ne suscite jamais le moindre sentiment d’ennui au fil des écoutes tant la qualité est omniprésente de part en part. Chose rendue d’autant plus intéressante du fait que Sam Bean n’a pas dérogé à son éternelle modestie. Au rayon des grosses pointures du folk, Iron & Wine surclasse donc le très tendance Devendra Banhart, dont le récent Smokey Rolls Down Thunder Canyon sonne comme le parfait contraire de The Shepherd’s Dog.

Le retour de Sam Bean constitue donc une grande réussite. A cet égard, il suffit de voir à quel point la presse ne tarit pas d’éloges sur notre homme pour comprendre à quel point cet artiste fait l’unanimité. Espérons que cette renommée croissante, et forcément méritée, ne vienne en rien perturber la créativité de l’Américain. En attendant, sa dernière livrée risque de nous apporter son lot d’écoutes contemplatives…liabilitywebzine

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Albums

• The Creek Drank the Cradle (2002)
• Our Endless Numbered Days (2004)
• The Shepherd's Dog (2007)

Discographie complète : http://www.gerpotze.com/ironandwine/