Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
COULEUR
COULEUR
Publicité
COULEUR
Archives
25 avril 2007

RIDAN

ridanRidan, entre ange et démon

Engagé et combatif

Depuis 3 ans, le chanteur Ridan (Nadir en arabe) nous assomme à coup de textes bruts et de chansons engagées. Comparé à Brassens et à Renaud, le jeune artiste est d’abord passé par le rap, avant de se lancer dans la chanson française. Après un premier album remarqué, il revient aujourd’hui avec un nouvel opus plus féroce que jamais, L'ange de mon Démon. Retour sur la carrière d’un jeune artiste qui n’a pas la langue de bois.


Pas besoin de chercher bien loin. Après quelques minutes d’entretien, on a déjà compris. Ridan est un obsédé du mot, du verbe et de la phrase. Plus qu’un chanteur, Ridan est plutôt un conteur : "Pour moi, dit-il, la musique est le cadre d’une peinture, c’est tout. C’est le centre de la peinture le plus important. Et le plus important, ce sont les mots".

Ses premiers textes, Ridan les écrit très jeune : il n’a qu’une douzaine d’années mais il joue déjà avec les mots, les sonnets et la poésie. C’est donc très naturellement qu’il se tourne d’abord vers la musique contemporaine de son époque, le rap : "En terme d’écriture, le rap est une très bonne école car c’est l’intermédiaire entre la poésie et la chanson, dit-il. C’est le rap qui m’a d’ailleurs donné une réelle technique d’écriture." Il se lance alors dans la production de projets hip hop, participant au disque 30 rappeurs contre la censure.

Mais cette forme artistique ne lui suffit pas. Il repense alors aux chants de son enfance, ceux qu’écoutaient ses parents, et redécouvre Renaud et Georges Brassens. Un vrai choc : "Je me suis alors dit que l’artiste idéal serait un interprète qui ressemblerait à Jacques Brel et un auteur qui écrirait comme Brassens". Ridan choisit donc la chanson, une chanson 100% engagée : "C’est un pléonasme de dire que chanson rime avec engagement. Une création artistique est faite pour ne pas laisser insensible ses contemporains. La notion d’engagement n’est pas seulement social ou politique. Elle peut aussi se traduire par des choses simples comme la beauté ou la nature". Seulement, la beauté, la nature ou l’amour, Ridan ne la chante pas. Il laisse ça aux autres car lui dit-il, il préfère la vivre.

Le Rêve ou la vie

En 2004, il sort un premier album, le Rêve ou la vie.

Avec son complice Alain Félix, il réalise 10 titres dans lesquels il chante la vie urbaine, le racisme, les flics et les rêves oubliés. Une critique sociale qui se déroule sur une musique épurée, agrémentée d’une guitare, d’un piano ou d’un violon. Son style féroce et sa plume acerbe lui valent les honneurs de la critique et une Victoire de la Musique.


   Ridan- L'Agriculteur                       cliquer ici pour le son

L’ange de mon démon

Un succès qui appelle un second album, l’Ange de mon Démon, qui sort trois ans après le premier.

Entre-temps, les choses ont-elles changé ? Pas vraiment semble-t-il, car ce nouvel opus est encore plus noir et plus sombre que le précédent : "Je ne suis pas le plus à plaindre, dit Ridan, mais l’écosystème dans lequel nous vivons va de plus en plus mal. Les notions de bases comme l’humanité, l’amour, la paix ou l’idéal se teintent toutes de noirceur".

Face à tout cela, Ridan le dit dès le morceau, J’en Peux Plus : "J’ai essayé de faire une espèce de voyage sur moi-même. C’est le petit parcours initiatique d’un album qui présente un instant T de ma vie. J’avais envie de faire un genre d’état de lieu de ma petite personne, sans vanité aucune". Et il ajoute : "L’Ange de mon Démon pourrait être la journée typique de Monsieur Tout le monde. On se lève pour aller bosser, on rentre chez soi et on repose sa conscience de la journée".

A travers les dix chansons, Ridan nous dresse un portrait de la planète au vitriol, nous rappelle que les bombes donnent la mort, que les fleurs fanent sur la terre promise et que la douleur règne dans sa rue. Dans Objectif terre, il évoque également un problème actuel, celui de l’écologie : "Nous sommes très liés à la planète d’un point de vue biologique. Celui qui n’est pas concerné par l’écologie n’est pas concerné par le sort de l’humanité". Des combats, toujours des combats.

Ridan n’a pas fini de dénoncer et avoue : "Le jour où je ne me battrais plus, je serais mort". Heureusement, il nous nous rassure dans sa dernière chanson On l’aime quand même. Qui, quoi ? la vie bien sûr. Ridan serait-il finalement heureux ? "Plus qu’heureux, répond-il amusé, je ne suis pas malheureux". Et pour la suite ? "Oh… les projets d’un jeune homme" dit-il évasif. On veut en savoir plus : "Vous pouvez imaginez… Des projets d’amour d’abord… et surtout, de tranquillité mentale".

Ridan L'Ange de mon Démon (Epic/Sony BMG) 2007
En tournée à partir du 31 mars
En concert à l'Olympia le 7 juin

RFI Musiques

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité