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29 décembre 2005

RY COODER

chavez4RY COODER   " CHAVEZ RAVINE " NONESUCH RECORDS Juin 2005                                                                            Le Chávez Ravine n’existe plus. Ou plutôt, cet ensemble de quartiers de Los Angeles est a subi une telle mutation que ses premiers habitants ne peuvent plus le reconnaître. Aujourd’hui, le stade des Dodgers a remplacé les rues et sentiers de ce secteur semi-urbain où s’étaient établies des familles de chicanos, ces émigrants mexicains installés en Californie. C’est le souvenir de ce lieu que ravive Ry Cooder dans un disque singulier. Pour la petite histoire, le disque nait grâce au photographe Don Normark, qui en 1949 découvre ce quartier de Los Angeles et se prend de passion pour les gens et la culture du lieu.

Épris de toutes les formes de musique, Ry Cooder a exploré avec succès  tous les registres des États-Unis, puis ceux d’autres contrées : Inde (avec V. M. Bhatt), Mali (avec Ali Farka Touré) ou Cuba (avec Manuel Galbán et le Buena Vista Social Club). Don Normark contacte Ry Cooder, pour lui proposer de travailler sur la musique d'un film que Don prépare sur Chávez Ravine.
De cette demande nait un travail de près de trois années pour réunir des musiciens, composer les chansons etc ...Ici, il s’inspire des musiques que l’on pouvait écouter à l’époque où les citoyens de Chávez Ravine, du moins certains d’entre eux, s’élevèrent contre leur expropriation. C’était dans les années 1950. Rock tex-mex, rhythm’n’blues, conjunto, country et jazz sont au programme, le tout étant agrémenté de touches reggae et électro. Un vrai festival ! Il contient même quelques "essais" musicaux: La chanson El U.F.O. Cayó par exemple. Superbement enregistré, cet album maintient son auditeur sous tension tant les mélodies sont magnifiques et les interprétations sensibles. Cet hommage est un beau monument. Des invités participent à son élévation. De vieilles gloires locales inconnues par chez nous telles que les vocalistes Lalo Guerrero, Don Tosti (décédés tous les deux depuis l’enregistrement), Ersi Arvisu, Little Willie G.( The Midniters), Bla Pahinui et d’autres, comme le trompettiste Jon Hassell, le pianiste Jacky Terrasson, l’accordéoniste Flaco Jimenez, le batteur Jim Keltner, le guitariste David Hidalgo (de Los Lobos), ainsi que la formidable et aérienne chanteuse Juliette Commagere. Vieil angelino, Ry Cooder n’a pas connu Palo Verde, La Loma et Bishop, autrement dit les quartiers de Chávez Ravine. Mais il déplore leur disparition, comme il regrette le temps où l’on pouvait marcher dans les rues de sa ville, quand ces dernières n’avaient pas encore été complètement transformées en un infini circuit automobile. Mélangeant des faits avérés et des événements imaginés. Son récit évoque la vie des chicanos, rappelle l’atmosphère de la période  tout en posant de sérieuses questions sur le fonctionnement de son pays. Surprenant et très bel album que ce Chávez Ravine. Un classique de plus pour un grand artiste populaire
 

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